Détails de deux planches de The Horrorist de Delano & Lloyd (© Vertigo)
Je tiens à m'excuser auprès de tous mes compatriotes belges pour avoir failli à mon devoir d'information. J'aurais dû aller voir le film Constantine au cinéma et ainsi les avertir qu'ils risquaient de perdre leur soirée devant sa diffusion télévisée (comme je viens de le faire). Mais tout n'est pas perdu. Les films diffusés lors des "Grandes Premières" de la chaîne RTL-TVI sont en général programmés quelques jours plus tard sur les chaînes françaises.
Chers lecteurs français, j'espère donc pouvoir vous convaincre de ne pas prêter attention à cette adaptation cinématographique librement inspirée de la série Hellblazer. Et pour ceux qui ont vu le film, sachez qu'il ne faut en aucun cas juger l'oeuvre originale sur base de cette piètre interprétation. Hellblazer est un titre remarquable à bien des égards. Il ne regroupe pas seulement quelques uns des meilleurs récits fantastiques et d'horreur du Neuvième Art, il est aussi une superbe critique sociale de l'Angleterre au travers du détournement subtil d'un genre (un peu comme dans le 28 Days Later de Danny Boyle). Oubliez Keanu Reeves et pensez à David Bowie! Imaginez ce dernier évoluer sous la plume acide d'Alan Moore, de Jamie Delano, de Grant Morrison et de Garth Ennis! Jettez-vous sur les albums Hellblazer: Original Sins, Hellblazer: Rare Cuts ou encore Hellblazer: Dangerous Habits (dont le scénario a servi de trame à l'adaptation). Et puis surtout vendez votre âme pour vous procurer Hellblazer: The Devil you Know qui contient le récit The Horrorist, un superbe pamphlet politique signé Jamie Delano et David Lloyd (qui y signe ses plus belles planches)! Et pour ceux qui ne peuvent lire ces ouvrages dans la langue de Shakespeare, écrivez massivement à Panini Comics pour réclamer une traduction de ces quelques albums.
John Constantine mérite bien mieux que d'être interprété par un acteur qui a autant de charisme qu'une chaussette mouillée. A moins qu'il ne s'agisse là de la punition que Dieu a infligée à notre exorciste favori? Non. Je n'ose y croire. Quel crime peut-on commettre pour que son nom soit éternellement associé à un film que Lucifer lui-même ne projeterait pas aux Enfers?
1 commentaire:
Alors oui, je confirme que le film n'a que très peu a voir avec Hellblazer...
Pour ceux qui veulent s'en faire une idée dans la langue de Molière, Panini a édité 2 tomes en français: Toutes ces Machines et Le Sépulcre Rouge.
Quant à Bowie, moi j'aurais plutôt dit Sting; comme dans sa fantastique intéprétation de Feyd Harkonen dans le Dune de Lynch...
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