Quel est le prix de la dignité humaine ?
Nés dans trois classes sociales différentes, Kamui, Shôsuke et Ryûnoshin seront dès leur enfance confrontés au système de castes mis en place par les tout-puissants seigneurs féodaux de l’ère Edo. Ces derniers ont en effet placé des hommes au ban de la société afin que les paysans, asphyxiés par les impôts, déchaînent leur haine sur ces parias plutôt que sur leurs maîtres. Le jeune Kamui ne peut accepter bien longtemps le traitement inhumain qui lui est infligé ainsi qu’à ses proches. Pour prendre sa revanche sur le destin qui lui a été imposé, il lui faut donc supporter les coups sans broncher… et apprendre à les rendre. Mais la violence n’est pas la seule arme qui peut faire chanceler le pouvoir en place. Pour le domestique Shôsuke, l’éducation est un fabuleux outil qui devrait lui permettre de s’élever dans la société et devenir agriculteur indépendant. Ryûnoshin, jeune samouraï dont la famille a été décimée après une vile trahison, devra quant à lui devenir l’un de ces « sous-hommes » qu’il méprisait jadis s’il veut survivre et espérer un jour réclamer justice.
Cette quête de Justice est au centre de l’œuvre de Sanpei Shirato qui n’aura de cesse de défendre la dignité humaine qu’il sent bafouée alors qu’il dessine les 6000 pages de KAMUI-DEN. Son sentiment de colère marquera profondément des milliers de lecteurs et sa série se fera bientôt l'écho de la contre-culture qui s’étend dans son pays. Comme aux Etats-Unis et en Europe en ce milieu des années ’60, de nombreuses voix s’élèvent au Japon. Si celui-ci connaît alors un véritable « miracle économique », sa population souffre de grandes inégalités sociales. La présence des troupes américaines sur son sol et l’alignement avec « l’occupant » sur la question de la guerre du Viêt Nam contribuent également à l’éveil d’une vive contestation politique. C’est dans ce contexte que naît la mythique revue japonaise GARO où la série KAMUI-DEN sera publiée dès son premier numéro en 1964. Au rythme de 100 planches par mois, Sanpei Shirato rédige ce que les historiens considèrent aujourd’hui comme l’un des plus importants jalons de la Bande Dessinée japonaise.
Cri de révolte porté par un souffle épique digne des films d’Akira Kurosawa et un trait aussi puissant qu’élégant, KAMUI-DEN est enfin disponible pour les amateurs francophones du Neuvième Art. Justice a été rendue… à l’œuvre de Sanpei Shirato! Nicolas.
Cette quête de Justice est au centre de l’œuvre de Sanpei Shirato qui n’aura de cesse de défendre la dignité humaine qu’il sent bafouée alors qu’il dessine les 6000 pages de KAMUI-DEN. Son sentiment de colère marquera profondément des milliers de lecteurs et sa série se fera bientôt l'écho de la contre-culture qui s’étend dans son pays. Comme aux Etats-Unis et en Europe en ce milieu des années ’60, de nombreuses voix s’élèvent au Japon. Si celui-ci connaît alors un véritable « miracle économique », sa population souffre de grandes inégalités sociales. La présence des troupes américaines sur son sol et l’alignement avec « l’occupant » sur la question de la guerre du Viêt Nam contribuent également à l’éveil d’une vive contestation politique. C’est dans ce contexte que naît la mythique revue japonaise GARO où la série KAMUI-DEN sera publiée dès son premier numéro en 1964. Au rythme de 100 planches par mois, Sanpei Shirato rédige ce que les historiens considèrent aujourd’hui comme l’un des plus importants jalons de la Bande Dessinée japonaise.
Cri de révolte porté par un souffle épique digne des films d’Akira Kurosawa et un trait aussi puissant qu’élégant, KAMUI-DEN est enfin disponible pour les amateurs francophones du Neuvième Art. Justice a été rendue… à l’œuvre de Sanpei Shirato! Nicolas.
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Kamui-Den, volume 1, de Sanpei Shirato, Kana (collection Sensei).
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Lien vers la capsule audio d'Erwin Dejasse consacrée à la revue GARO
Lien vers "Gekiga mon amour", notre présentation de ce genre trop peu connu
Lien vers notre chronique de La Plaine du Kantô volume 1 de Kazuo Kamimura
Lien vers "Gekiga mon amour", notre présentation de ce genre trop peu connu
Lien vers notre chronique de La Plaine du Kantô volume 1 de Kazuo Kamimura
Lien vers "l'humeur" de Xavier Guilbert (du9) liée à la publication française de KAMUI-DEN
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